Témoignages de parrainés
Préambule
Quel que soit le stade atteint par les jeunes parrainés, primaire, collège, lycée, supérieur, leurs acquis les aideront à s'intégrer dans un Burkina Faso en mutation. Avec cette expérience scolaire, que beaucoup de leurs parents n'ont pas eue, ils seront des passeurs de relais pour les générations suivantes.
A vous, enfants de Sabcé parrainés via Alliance Burkina Bray, nous disons "merci"! En effet, si un parrain vous a donné les moyens de poursuivre votre scolarité, c'est vous qui avez écrit votre histoire par votre volonté et le sérieux de votre travail. Nous espérons pouvoir tisser des liens durables avec vous et que vous serez des soutiens pour ceux qui vous suivent.
Témoignage de Daniel (2015)
J’ai été parrainé en 2004, c’était à ma classe de 6è. J’avoue que ça a été un soulagement pour ma famille et moi parce que ce n'était pas sûr que j'allais pouvoir poursuivre, compte tenu de la situation de ma famille à l'époque. Franchement je ne croyais pas que j'allais pouvoir poursuivre. C’était un soir, mon enseignant m'a fait parvenir une lettre à laquelle je devrais répondre, c'était une lettre du jumelage.
Depuis lors je reçois chaque année une aide de la part de l'association et ça m'a vraiment aidé.
Actuellement je viens d'obtenir ma maitrise en droit et j'essaie maintenant de trouver un emploi et s'il plait à Dieu ça va aller.
Bon j'essaie d'être le plus bref possible parce que si je dois retracer tout ce que l'association m'a apporté comme soutien, il me faudra des jours et des pages donc merci......Daniel
Témoignage de Roland (2015)
Mon parrainage a commencé en 2005-2006, en classe de 6e au collège de Sabcé.
je suis sûr que ce parrainage m'a stimulé dans mes études du moment où je suis l'un de ma promotion à suivre un parcours universitaire. Nous sommes deux d'ailleurs. L'autre est Marius S. qui est également parrainé et qui suit ses études en économie à l'Université de Ouagadougou au Burkina. De plus, j'étais dans une région où on pouvait abandonner ses études au profit de l'orpaillage (vous connaissez cette situation à Sabce). Ce qui m'a aidé à nourrir ma passion pour les études est mon "couple parrain" (Yvette et Michel SAUVAGE à Saint-Riquier). Chaque année j'attendais le retour des parrains avec impatience.
Interview de Sidonie (2015)
Sidonie est parrainée depuis 2007. Elle a 4 frères et sœurs vivants et est originaire du village de Kougsabla.
Etudiante en deuxième semestre « Sciences économiques et Gestion » à Ouagadougou, elle aimerait devenir gestionnaire dans un établissement scolaire.
Elle doit se battre en raison de son milieu social et parce qu’elle est une fille. Elle n’a pas de bourses en dehors du parrainage scolaire et ne rentre chez elle que pendant les vacances d’été. Elle travaille dans la coiffure en dehors de ses heures de cours. Cela n’est pas évident à gérer car les emplois du temps changent chaque semaine à l’Université. Son logement est situé à Karbala, près du SIAO, à la périphérie de la ville. Il n’y a que deux filles dans sa promotion, donc elles ont décidé d’habiter ensemble.
En décembre, elle se marie avec un comptable. Sa belle-famille participe financièrement à ses études et est fière d’elle.
« Le travail paie, je me bats pour ne pas décourager mon parrain », parrain à qui elle transmet ses salutations. Sidonie souhaite faire passer le message auprès de ses sœurs qu’il faut travailler.
Témoignage de Binta (2015)
Binta, de Boussouma, est parrainée depuis 2003 alors qu'elle était en CM2. C'est l'aînée d'une famille de 7 enfants. Une de ses soeurs est en 3e, une autre en 4e, une a eu son BEPC l'an passé. Quand elle était au lycée (à Kongoussi), ce n'était pas facile à cause des déplacements (une quinzaine de km), mais aussi des tâches ménagères et des travaux des champs.
Aujourd'hui, Binta est en 3ème année à l'université (Droit) à Ouagadougou, au milieu de 600 étudiants. Ils étaient 1900 en première année. Il faut beaucoup de motivation pour poursuivre ses études.
En effet, les difficultés sont nombreuses :
D'abord le logement et le transport : Binta fait 5 km à vélo pour aller aux cours qui ont lieu de 7 h à 13 h et de 15 h à 21 h. Binta a eu la possibilité d'être logée pour 2 ans, mais après il faut se débrouiller pour prendre le dossier d'un autre étudiant pour être acceptée. Le logement coûte 2000 CFA par mois, sans la nourriture.
Il n'y a pas de bourses si l'étudiant a moins de 13/20 au bac.
Il y a beaucoup de photocopies à faire (les livres sont trop chers). Il n'y a pas assez de professeurs...
Si elle n'avait pas fait d'études, si elle n'avait pas été parrainée, Binta aurait été agricultrice. Son avenir ? Elle a apssé des concours, elle veut travailler dans la fonction publique (attachée d'éducation, contrôleur du travail ou intendante des collèges et universités (son premier choix). Mais cette année, le concours a été ajourné pour fraude.
Binta rencontre les autres étudiants parrainés et elle est prête à guider les nouveaux dans les démarches si nécessaire. Elle est prête à rester à Ouaga pour un travail et ses parents sont prêts à cela car, de toute manière, elle partira le jour où elle se mariera...
Poème écrit par Louis-Mathurin, en formation de maître de l'enseignement primaire (2017)
ABB dans ma bouche est sucre
dans mon ventre est nourriture
dans mon esprit est courage et réconfort
ABB support de l'éducation Burkinabè
Tremplin de ma commune dans son itinéraire,
Consolation, dans mon village, des enfants des chauds airs
A nos yeux ABB fait l'effet de l'or
Votre nom d'or
Alliance, espoir d'un horizon resplendissant
Berceau d'éminents instruits et fonctionnaires , fleurissant,
Biais de l'enfant pauvre Burkinabè, pour une vie épanouie et luisante
Depuis 20 ans sans faiblir, le pays tout entier s'en réjouit
Point d'enfant pauvres qui abandonnent l'école
Point de parents inquiets pour leurs enfants
Large sourire, témoin de votre sûre protection reçue
Un Burkina émergent ABB en fera